Il est des dates qui resteront à jamais gravées dans nos mémoires. Les 24 et 25 novembre font partie de ces deux dates marquées d’une pierre d’une drôle de couleur. Il y a un an, ma petite famille écrivait un nouveau chapitre de notre vie en revenant en France.
De cette journée du 24 novembre, « je me souviens »…`
… du froid qui régnait au petit matin dans notre maison de Brossard dénudée de tous nos meubles;
… de la nuit stressante que nous avions passé alors qu’Encore un Papa était parti aux urgences avec Ti’Bonhomme qui avait déclaré une otite;
… des dizaines de sacs que nous avons mis au recyclage, aux vidanges ou encore dans les bennes à vêtements;
… des multiples aller-retors de notre amie Caro pour emporter les caisses de produits ménagers et alimentaires que nous ne pouvions emporter;
… de la mega frousse que j’ai eu en voyant Pitchounette tombée dans l’escalier des chambres;
… des larmes que j’ai versées en fermant à jamais les portes de notre belle (et première) maison qui avait vu naitre nos deux petits amours;
… du plaisir de voir le visage de mon ami Jérôme et de sa petit fille venus nous dire un dernier « bye-bye » à l’aéroport;
… de la vive émotion de mon amie Caro au moment des adieux à Montréal;
… de mon infinie tristesse de laisser derrière moi mes amis et ma vie du Québec;
… de ce vide qui s’est créé alors que l’avion prenait son envol.
De ce 25 novembre, après plusieurs heures de vol, je me rappelle…
… du visage radieux de mes parents, mes beaux-parents et super mamie nous accueillant à Genève;
… des discussions émues avec ma maman dans la voiture alors que nous roulions vers notre nouvelle demeure;
… de yeux éclatants de Pitchounette et Ti’Bonhomme en train découvrir leur nouvelle chambre et leur nouveau terrain de jeu;
… de la beauté majestueuse offerte par nos montagnes haut-savoyardes;
… du bonheur de nous retrouver en famille (au sens large du terme);
… des éclats de joie en entendant la voix de mes amis de France au bout du téléphone et de les savoir à quelques kilomètres de moi.
Beaucoup d’entre vous me demandent régulièrement si je préfère la France ou le Québec. Au risque d’en décevoir certains, je ne saurai quoi répondre. Certains se disent « citoyens du monde », moi j’ai envie de m’auto-déclarer « FranBecoise« . Impossible de choisir entre les deux. Cette année a été particulièrement remplie d’émotions, à l’image d’un grand huit, avec de puissantes montées d’adrénaline et des chutes souvent brutales. Aussi je crois que ce bilan d’un an est quelque peu biaisé.
Le Québec, mon pays de coeur, me manque terriblement. Bien plus que l’accent de mes cousins québécois, c’est l’art de vivre à la québécoise qui me manque le plus : cette simplicité relationnelle quels que soient les échelons, ce « plaisir de vivre », ce sens de la fête unique, cette ouverture d’esprit professionnelle, cette véritable considération de la femme au sens noble du terme.
La France, mon pays natal, m’offre quant à elle un bel équilibre familial, un panier garni de saveurs et de produits du terroir sans égal, des vacances (oui, oui, des vacances en masse !), une beauté alpine sans pareil, une incroyable diversité géographique, l’épanouissement de mes enfants avec un système scolaire différent.
1 an… 365 jours se sont écoulés depuis notre arrivée en Haute-Savoie. J’ai perdu mes pointes d’accent québécois mais il me reste des expressions très ancrées dans mon vocabulaire. J’ai moins de contacts avec mes amis du Québec mais je pense à eux tous les jours. Je n’ai pas de Starbucks Café sur le chemin de ma job, mais j’ai de bonnes boulangeries. Je ne pratique plus la salsa régulièrement, mais j’ai quand même foulé le stage pour animer une classe de Zumba. J’ai dû laisser derrière moi des projets professionnels des plus passionnants, mais j’ai la chance aujourd’hui d’avoir un travail stimulant et rempli de challenges. D’ailleurs vous savez quoi, mon travail m’amène à travailler sur un projet très spécial : l’accueil du Québec en tant qu’invité d’honneur de la prochaine Foire Internationale que nous organisons… Disons que j’aime à croire qu’il n’y a pas de hasard dans la vie…